L'INCESTE

Publié le par ZUE ASSOUMOU

inceste

Oepidus and Antigone | Charles Jalabert via Wikimedia commons License by

L'inceste, par définition, désigne une relation sexuelle entre membres de la même famille. Ce tabou, considéré comme un universel présent dans toute société, prend cependant différentes formes selon les cultures et les différentes sociétés. Il règlemente non seulement la sexualité mais également les mécanismes de filiation et de mariage.   

Toute la difficulté réside dans la définition de ce que sont des parents, trop proches ou  éloignés,  c'est-à-dire  de  la  parenté.  Il y  a de  grandes variations  selon  les sociétés, les communautés, les époques et les circonstances. Il y a une typologie de l'inceste fondée sur le discours social et moral à propos du degré de proximité et le genre de parenté biologique, imaginaire et symbolique, discours social d'où découle le sentiment incestueux. Il est important de noter à ce propos la distance entre culture et nature puisque des études récentes en Islande, ont montré que les mariages entre cousins du troisième et quatrième degré seraient plus féconds que des mariages entre personnes non apparentées.

Dans la Torah, la prohibition de l'inceste est longuement détaillée au chapitre 18 du Lévitique (parasha A'harei).

    « Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité »

    « Nul ne prendra pour femme, la femme de son père et ne soulèvera la couverture du lit du père »

Mais dans la Genèse, avant la promulgation de la Loi, plusieurs épisodes traitent de cas d'inceste. L’inceste est traité dans le Talmud au même degré que les deux autres interdits : l’idolâtrie et le meurtre.

Le Coran autorise, quant à l’Islam, Mahomet à épouser les filles de ses oncles et tantes, soient ses cousines, toutes les femmes réduites à l'esclavage : « Ô Prophète! Nous t'avons rendu licites tes épouses à qui tu as donné leur mahr (la dot), ce que tu as possédé légalement parmi les captives [ou esclaves] qu'Allah t'a destinées,  les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, et les filles de tes tantes maternelles, - celles qui avaient émigré en ta compagnie, - ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au Prophète, pourvu que le Prophète consente à se marier avec elle : c'est là un privilège pour toi, à l'exclusion des autres croyants. Nous savons certes, ce que nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et des esclaves qu'ils possèdent, afin  qu'il  n'eût  donc  point  de  blâme  contre  toi.  Allah  est  Pardonneur  et Miséricordieux ». (Sourate 33 Al-Ahzab (Les coalisés), 50) L'islam  interdit  en  ligne  directe  le  mariage  entre  ascendants  et  descendants indéfiniment. En ligne collatérale, l'interdiction touche les frères et sœurs, nièces et oncles, neveux et tantes. Néanmoins, le mariage est permis entre cousins. Les prohibitions résultant de la parenté du lait sont les mêmes que celles de la parenté ou de l'alliance mais seul l'enfant allaité est considéré comme enfant de la nourrice et de son époux, à l'exclusion de ses frères et sœurs.

L’inceste  entraînerait  un  danger  biologique  pour  des  individus  de  l'espèce appartenant  à  des  familles  présentant  un  risque  d'expression  de  maladies génétiques.  Ces  théories  mettaient  l’accent  sur  les  dangers  des  mariages consanguins, dangers signalés effectivement par les généticiens modernes (risque d’extériorisation   des   maladies   génétiques   récessives   sur   les   premières générations). Néanmoins, après plusieurs générations, l'inceste aurait pour effet de réduire considérablement les risques d'expression de maladies génétiques rares dans le cas où ces maladies diminuent le taux de reproduction. Il est donc faux, contrairement aux idées reçues, de dire que l'inceste est dangereux pour l'espèce sur un long terme. Cependant, sur les premières générations, l'inceste garde un effet néfaste, raison pour laquelle il reste, médicalement parlant bien sûr, un danger. Dans  ce  type  d’explication,  l’interdit  naîtrait  de  l’horreur  instinctive, naturelle de l’inceste fondée sur la « voix du sang ».

Depuis que le monde est monde, la pratique de l’amour, entre personnes de la même famille, existe. C’est Adam et Ève qui l’ont inventée si on s’en tient à la Bible, au Coran ou encore à la Tora.  Si les frères n’avaient pas fait la chosette avec les sœurs et si Papa et Maman n’en avaient pas fait autant avec leurs rejetons, on ne serait jamais arrivé à peupler la terre de quelques milliards d’êtres humains.

Je précise que c’est dans le cas où on s’en tient à nos Livres Sacrés. Je n’aimerai pas    rejoindre  l’idée  Darwiniste,  pour  dire  que  l’homme  était  un  animal  et aujourd’hui,   politiquement   correcte,   non.   On   parlerait      dans   ce   cas d’Evolutionnisme, en interdisant la relation sexuelle entre parents proches.   Dans la Bible, « Dieu a  incité les filles de Lot à enivrer leur père pour qu’il fasse à chacune un enfant », c’était pourtant de l’inceste.  La morale, enfin la nôtre, à cet instant,  tout  au  moins  –  était  sauve.  Et  l’inceste  a  vite  pris  une  coloration immorale, puisque Dieu encore, dans la Bible,  l’interdira dans le Deutéronome. Toutes les religions s’en préoccuperont. Mais l’inconscient continue de jouer, si on peut l’accuser,  prouvant que, même à l’intérieur de la famille il reste toujours une  attirance  d’un  sexe  pour  l’autre.  Il  est  certain  aussi  que,  dans  l’univers occidental,  la  structure  sociale  de  la  famille  est  encore  tellement  solidement établie que bien des gens sont choqués par les libertés nouvelles, telles que les unions entre personnes du même sexe ou encore la polygamie (qui existe depuis toujours).  Si demain on décide que, après tout, un homme peut aussi bien se marier avec sa sœur, un gamin avec sa grand-mère ou une adolescente avec son père, il y aura autant d’opposition qu’il y en a au mariage des homosexuels.  Nous terminons en  précisant que l’inceste a existé et existe encore de nos jours,  mais  dépend    le  plus  souvent de  la  société  ou  de  la  culture  à  laquelle  nous appartenons.  Ce qui remet en surface la relativité du bien et du mal dans ce sens que pour certains, l’inceste soit diabolisé tandis que pour d’autres  ce soit un acte logique, naturel et même conseillé. Prenons  l’exemple  du  mariage  Homosexuel  qui, aujourd’hui, fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique ou encore en Amérique du Sud. C’est malheureusement plus le cas pour plusieurs pays de l’occident, qui n’ignorent peut être pas l’avoir rejeté dans les années antérieures.

Ainsi,  aujourd’hui  un  jeune   homme français  trouverait    normal  d’avoir  un  homme  comme  partenaire sexuel. Ce qui pourrait frustrer un jeune camerounais bien qu’il en récente le désire. Tout simplement parce que la société  africaine ne le lui autorise pas encore, je précise, pas encore.  Partant de la conscience commune et de la manière dont elle envisage la question du bien et du mal, bien évidemment aussi, par rapport à la culture et  la société, aucunement,  sinon jamais, l’inceste et l’homosexualité  n’ont été interdit  par Dieu mais par l’Homme lui-même. Et l’idée, l’Homme s’en est appropriée, en a fait un principe, la vie et la reflète. Jusqu’à-ce-qu’il s’aperçoive comme toujours, tard, plutôt que Jamais, que c’est possible. L'inceste est possible, existe aujourd'hui et je pense même, existera toujours. Quant à l'Homosexualité, sera toujours possible que par la volonté des hommes. 

 

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